Il est 8h30 heures à Sucé-sur-Erdre, et déjà le petit groupe s’anime sur le quai du tram-train. Les marcheurs, bâtons et sacs à dos essaient de se glisser discrètement parmi les cyclos encore endormis.

Les vélos rutilent au soleil, les sacoches pour certains sont impeccablement arrimées, et les cyclistes, eux, arborent un air déterminé de conquérants modernes. On entend soudain un sifflement, ce n’est pas le tram-train mais bien un marcheur qui teste son sifflet de randonnée. Enfin, tout ce petit monde monte dans le train, en quête d’une aventure ordinaire.
Le départ se fait dans la bonne humeur. Les marcheurs déjà dans leur monde intérieur, les cyclos le nez contre la vitre, repérant le moindre virage de la voie. Après quelques secousses, arrêt à Nort-sur-Erdre le temps pour les cyclistes de descendre et de vérifier, avec l’air sérieux d’un mécanicien de Formule 1, compteurs, applis et pression de pneu, que tout est bien en place. Les pédaleurs se lancent alors sur leur boucle de 88 kilomètres avec l’élan d’un peloton du dimanche, tandis que les marcheurs, plus lents mais tout aussi vaillants, partent de Châteaubriant d’un bon pas vers leur itinéraire de 12 kilomètres.
Le soleil est franc, le fond de l'air est frais, les oiseaux chantent, et les premiers kilomètres se déroulent sans encombre. Les cyclos, dans leur cadence harmonieuse, croisent des tracteurs, des chiens curieux et même un troupeau de vaches qui les regardent passer avec un certain mépris... tranquille !

Au parc de Choisel, à l’ombre des grands arbres, le pique-nique s’organise. Les marcheurs arrivent les premiers, l’air victorieux. Les cyclistes les rejoignent peu après, transpirants mais heureux, parlant de bosses improbables, d'objectif atteint et « d'erreurs de parcours » comme si la route avait voulu les piéger.
L’apéro réconfortent tout le monde, les paniers s’ouvrent, les en-cas concoctés par certains circulent et, pour un temps, tout ce monde disparate se retrouve réuni autour d’une même ferveur qui lie ces aventuriers sous un soleil taquin. Les discussions se croisent comme des fils emmêlés : les exploits cyclistes d’un côté, les observations bucoliques de l’autre, s’entrecoupant parfois.
Puis vient le temps du retour, après une visite du château emblématique de Châteaubriant, la tête pleine d’images simples, le cœur léger. À Sucé-sur-Erdre, le groupe se disperse avec cette promesse de recommencer. Une aventure bien modeste certes, mais tellement humaine, comme un petit film ordinaire projeté en pleine campagne.

Prochain périple : le lundi 2 juin pour les cyclos. Sortie pique-nique direction Vertou.
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